Cinq astuces pour éviter les pièges du greenwashing

5 astuces pour éviter les pièges du greenwashing

Le greenwashing, vous savez ce que c’est ?

Quand j’ai commencé mes cours de fabrication de produits cosmétiques naturels, je n’étais pas du tout familière avec ce terme, même si sans le savoir j’en étais déjà la victime …

Le greenwashing, c’est une série de tactiques qu’utilisent certaines marques, notamment des marques de cosmétiques « conventionnels » (comprendre « de l’industrie cosmétique traditionnelle », utilisant principalement des ingrédients non naturels dans la composition de leurs produits), pour faire croire aux consommateurs que leurs produits sont « naturels » alors qu’ils ne contiennent qu’une très faible proportion d’ingrédients végétaux ou minéraux.

Je me suis aperçue avec horreur que cela faisait plusieurs années que j’achetais les produits de ces marques en toute bonne conscience, induite en erreur par la notoriété du nom ou de belles étiquettes illustrées de plantes, alors qu’en fait ils contenaient bon nombre d’ingrédients suspects …

Attention, ingrédients toxiques !

Tout comme on fait de plus en plus attention à ce que l’on mange, je trouve tout aussi important de ne pas mettre n’importe quoi sur sa peau… car ça pénètre aussi dans l’organisme ! On entend beaucoup parler des parabènes, un perturbateur endocrinien maintenant banni de nombreux produits, mais il y a de nombreux autres composants qui posent problème, parce qu’ils sont allergisants, perturbateurs du système hormonal, suspectés d’être cancérigènes et / ou polluants pour l’environnement : les phtalates, le Sodium Lauryl Sulfate, les PEG … pour ne citer qu’eux. Je vous en reparle plus loin dans le point 3.

Voici donc quelques astuces pour ne pas se laisser piéger par le greenwashing et sélectionner de bons produits cosmétiques, sans ingrédients potentiellement toxiques ou dommageables pour l’environnement :

1/ Ignorer le visuel des étiquettes ou la marque

Ce n’est pas parce que l’étiquette montre des feuilles, des fleurs, mentionne sur le devant que le produit contient tel ou tel extrait de plantes (vous savez, le fameux « Au gel d’aloe vera»), ou même que la marque se targue de respecter la nature (je pense notamment à Yves Rocher ou Dans un jardin pour ne citer qu’elles …) que le produit contient une forte proportion d’ingrédients naturels.

2/ Ne pas se fier à l’endroit où l’on achète ses produits

De même, ce n’est pas parce qu’on va dans une boutique de produits naturels ou une chaîne très connue de produits santé qu’on peut acheter n’importe quel produit en fermant les yeux. Toutes les enseignes ne sont pas forcément regardantes sur la composition des produits, et peuvent proposer tant des aliments non bio que des produits cosmétiques remplis de composants issus de l’industrie pétrochimique.

3/ Repérer la liste des ingrédients

Le seul repère fiable pour contourner le greenwashing : la liste des ingrédients, bien souvent située au dos du produit et écrite en lettres microscopiques. Elle est obligatoire et doit lister tous les ingrédients dans l’ordre décroissant (les premiers de la liste sont ceux utilisés en plus grosse proportion), selon une norme appelée INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients).

Elle est souvent longue (souvent un mauvais signe), et remplie de termes incompréhensibles. En effet, les noms sont soit en latin quand les composants sont d’origine végétale, soit en anglais quand ils ne le sont pas directement. Pas facile de s’y retrouver quand on n’est pas botaniste …

Il y a cependant des ingrédients qu’il ne faudrait surtout pas retrouver dans cette fameuse liste, parce qu’ils peuvent être dangereux pour votre santé ou pour l’environnement, et c’est ceux-ci que nous vous proposons de traquer d’un œil vigilant. Parmi les principaux :

– le Propylène Glycol (sur l’étiquette : Propylene glycol), qui se retrouve dans les crèmes, les gels et les mascaras, et qui est suspecté d’abîmer les parois cellulaires et de provoquer des lésions au foie et aux reins

– le Sodium Lauryl Sulfate (ou parfois Sodium Laureth Sulfate, ou SLS), qui est souvent présent dans les produits moussants comme les dentifrices, les détergents, gels douches et shampoings, suspecté de provoquer des allergies, dermatites, intolérances cutanées et respiratoires

– le Formaldéhyde (ou methanal, ou formic aldehyde), qui est utilisé dans les vernis à ongles, les savons et les shampoings comme durcisseur ou conservateur antibactérien et antifongique, mais est suspecté d’augmenter les risques de cancer du poumon et d’endommager la structure de l’ADN …

Il y en a malheureusement beaucoup d’autres … J’ai fait figurer les 12 principaux ingrédients toxiques dans un tableau récapitulatif que je me ferais un plaisir de vous envoyer par mail sur simple demande : cliquez ici pour que je puisse vous l’envoyer !

Il existe aussi des applications qui vous aideront à bien choisir vos produits directement sur votre lieu d’achat : je pense à Yuka, QuelCosmetic en France par exemple. Note du 24 novembre 2020 : une nouvelle application s’ajoute à cette liste, il s’agit de Claire, qui ne donne pas de score mais détaille le rôle de chaque ingrédient dans la formule ainsi que son origine (synthétique, végétal, etc.).

4/ Se fier aux labels bio ou aux mentions « Issu de l’agriculture biologique »

Pour avoir l’esprit tranquille, vous pouvez vous fier aux labels de certification bio, comme Cosmos, Slow Cosmétique ou EcoCert. Ceux-ci garantissent une teneur de 95 à 100% d’ingrédients naturels, une composition minimale d’ingrédients bio (celle-ci varie cependant d’un label à l’autre), et aussi que la totalité des composants utilisés sont biodégradables.

Certains petits artisans (dont moi-même …) n’ont pas encore les moyens de payer le coût de la certification, mais sont très exigeants quant à l’utilisation de matières premières de qualité et biologiques. Si vous les connaissez, n’hésitez pas à leur faire confiance et les supporter en choisissant leurs produits !

5/ Faire la chasse aux produits qu’on a déjà chez soi

Bon, avouez que ça donne envie d’aller voir dans ses placards et vérifier les étiquettes de ses produits ! C’est la première chose que j’ai faite en comprenant les pièges du greenwashing, et je n’ai pas été déçue du voyage … Je crois que le pire a été de lire les étiquettes de mes vernis à ongles, qui contiennent pour beaucoup un trio infernal de produits toxiques : du formaldéhyde, du toluène et dibutyl phtalate (DBP). J’ai tout mis à la poubelle, mais pour éviter le gaspillage, vous pouvez attendre que vos flacons et pots soient vides pour vous tourner vers des produits plus sains …

N’hésitez pas à m’écrire pour recevoir un récapitulatif des principaux ingrédients toxiques, et à me dire en commentaire ce que vous pensez de cet article sur le greenwashing, ou sur quel sujet vous aimeriez que porte le prochain !

Isabelle