L’immunité est sans doute le dossier santé le plus délicat à aborder, car il est large et majoritairement insondable. Lorsque j’enseigne le corps humain et la naturopathie, c’est bien ce chapitre qui questionne le plus souvent les élèves : peut-on guérir d’une maladie génétique ? l’immunité est-elle acquise ou innée ?…

Je suis convaincue que les connaissances humaines à ce sujet sont encore partielles. Il serait intéressant que la crise sanitaire actuelle du coronavirus nous permette d’en savoir davantage dans les prochains mois.

Je ne te vois pas, je ne te comprends pas

Mon immunité a beau être invisible, je constate et j’expérimente par moi-même qu’un corps est une formidable mécanique à soigner et à réparer ; observons le nombre de maladies et de blessures à travers lesquelles nous passons dans une vie. Impressionnant ! Cette machine est d’autant plus fantastique qu’elle est dotée à la naissance d’éléments organiques fonctionnels et qu’elle évolue dans le bon environnement.

C’est au niveau de l’environnement que la naturopathie se propose d’accompagner. Car le corps sait faire tout seul, en triant du plus urgent au moins urgent.

Et il agit plus sûrement et plus efficacement s’il est guidé, encouragé et sans entraves. Tout comme l’enfant qui apprend à marcher, d’autant plus sereinement qu’il est stimulé, encouragé et dans un environnement sécurisé. Il ne nous viendrait pas à l’idée de le diriger pour ses premiers pas en haut d’un escalier. De la même manière, notre immunité dépend du contexte dans lequel nous choisissons de vivre.

Il est fréquent d’utiliser le vocabulaire associé à la guerre et à l’armée pour enseigner les différentes entités (organes, tissus, cellules) du système immunitaire.

Les globules blancs par exemple sont les soldats ; certains sont des équipes de soldats généralistes, d’autres sont des soldats d’élite, capables de repousser certains agresseurs spécifiques. Quand cette armée se déplace, pour répondre à une menace, nos vaisseaux sanguins s’élargissent pour les faire circuler d’urgence. Magique ! Quand je vous disais que le corps sait faire tout seul.

Sur quoi pouvons-nous agir ?

La peau est souvent désignée comme notre rempart principal. C’est un bon départ dans notre chemin vers une immunité maximisée.

Invisibles et insaisissables tous ces organes et ces cellules qui nous rendent vivants ? La peau, elle, est un organe visible et même vérifiable.

Telle une opératrice de téléphone, doublée d’une traductrice, la peau va nous informer. Elle va communiquer avec le monde intérieur. Elle est aussi équipée d’une ligne d’urgence avec les organes : le foie, le cœur, la rate … ce sont les connexions réflexes.

En retour la peau fournit des tas d’infos authentiques : on y lit le plaisir, la fatigue, la joie, la colère, la gêne, etc. Quel merveilleux médiateur !

La peau est certes un immense organe protecteur, c’est aussi un isolant, un éliminateur et un capteur sensoriel.

Enveloppe de 800 000 neurones, la peau a ses messagers qui circulent dans de longs nerfs, pour faire circuler les informations, commander les muscles, réparer les trous, assurer la sortie des déchets… La peau est richement alimentée en terminaisons nerveuses, surtout aux extrémités des mains et des pieds, capteurs privilégiés : 17 000 récepteurs pour une seule main ! On comprend mieux pourquoi les mains (et les pieds) peuvent déceler des changements de textures et de formes les plus subtils.

La peau de notre corps abrite aussi :

• des km de vaisseaux sanguins qui régulent la perte de chaleur et font circuler globules et hormones,
• et des tissus adipeux (le gras qui nous embarrasse tant) qui agit comme isolant.

Grâce à l’élasticité de ses tissus, la peau est hyper adaptable. Une vraie championne de la souplesse.

La peau est trouée par des minuscules pores, qui assurent la sortie de cellules mortes par des fluides : sueur, sébum, pus… N’empêchons pas cette sortie, sous peine d’encombrement des poubelles.

Ma peau, je t’ai dans la peau

La peau, royaume du toucher, n’est donc pas une simple muraille, elle semble au contraire être davantage un immense réseau de communication entre le monde interne de nos cellules et l’externe : l’air, l’eau la nourriture et les autres.

En étant plus attentifs à notre peau, nous avons un véritable levier au service de notre santé globale.

Nous avons le pouvoir d’aider le bon fonctionnement de la peau, cette extraordinaire barrière intelligente.

Ce que nous pouvons faire, c’est lui offrir un bon environnement par :

• une aération de notre peau (prendre l’air extérieur, marcher pieds nus, travailler à mains nues, être tout nu quand le coeur vous en dit– observez à ce propos le plaisir des enfants d’être nus)
• la température dans laquelle nous évoluons – les extrêmes trop chauds ou trop froids agressent et tiraillent la peau
• les vêtements que nous portons (évitons les irritants et les vêtements qui compriment)
• une exposition au soleil chaque jour (même à travers les nuages nous recevrons ses bienfaits), puisque la peau est en charge de transformer les rayons bénéfiques du soleil en Vitamine D, par le biais du cholestérol (un gras tellement utile). Or la Vitamine D ne se stocke pas, il nous en faut tous les jours. De nombreuses études soulignent que la plupart des occidentaux sont en carence CHRONIQUE. Une carence chronique ça signifie que çet elixir de vie qu’est la vitamine D me manque non seulement lundi, mais aussi mardi, mercredi, jeudi, vendredi et même le week-end et le réservoir est encore vide la semaine suivante et la suivante…
• l’hydratation interne que j’apporte à mon organisme : en buvant de l’eau tout au long de la journée
• la réparation du film lipidique naturel de notre peau par les baumes, les huiles et les crèmes. Vous trouverez des recettes utiles ici
• le sommeil ininterrompu, véritable allié de notre immunité
• la nourriture vivante et vraie que nous mangeons
• le mouvement qui oxygène la peau (regardez comme nous nous étirons après la nuit)
• l’amour en résumé que nous portons à notre peau, en la regardant, l’observant, la massant, la touchant.

En conclusion :

La liste pourrait être plus détaillée. J’aimerais beaucoup savoir : pour vous quel est un bon environnement pour votre peau ? A quel moment vous la sentez rayonnante et en vie ? Avez-vous plus de temps pour votre peau depuis que vous êtes en confinement ?

Un article signé Elisabeth Catelle

Naturopathe holistique et enseignante en naturopathie, Elisabeth a créé en décembre 2020 un comptoir bien-être à Pornichet (France) : le Comptoir ZaBa. Elisabeth est franco-canadienne, mariée depuis 22 ans et maman de 2 enfants qui l’émerveillent. Curieuse de tout, elle prend plaisir à jardiner et à peindre, à lire et à danser.

Vous pouvez la contacter à : naturocatelle@gmail.com